Il est bien connu que les habitudes de conduite ont un impact significatif sur la consommation de carburant. La vitesse excessive, les accélérations brusques ou encore le fait de laisser le moteur tourner au ralenti sont des comportements dont les effets sont évidents, mais comment peut-on les mesurer de manière efficace? Nous ne pouvons pas être constamment dans le camion avec le chauffeur, ou peut-être que si, grâce à la télématique. Cependant, le défi réside dans l’utilisation de ces données de manière efficace, tout en évitant de donner aux conducteurs l’impression d’être surveillés en permanence. Voici donc quelques bonnes pratiques à suivre :
Définir des objectifs clairs
Quel est l’objectif de votre organisation? Le but principal est souvent de réduire la consommation de carburant afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre et les coûts d’exploitation. Cependant, il est essentiel de fixer un objectif clair et réalisable en fonction de vos opérations actuelles. Si vous disposez d’une analyse énergétique récente, il sera plus facile de définir cet objectif et de le segmenter selon des critères spécifiques, comme la température extérieure.
Cet objectif servira de référence pour évaluer les économies réalisées grâce à la gestion des habitudes de conduite. Bien sûr, de nombreux autres facteurs entreront en jeu, mais cela reste un excellent indicateur. Il n’est pas rare de voir une différence de plus de 10 litres aux 100 km entre deux chauffeurs effectuant le même type de transport. L’essentiel est de commencer quelque part et de bien identifier cet objectif initial.
Prendre un engagement clair
Tout changement doit partir d’un engagement clair. L’objectif est de mobiliser les employés dans la gestion de leurs habitudes de conduite pour le succès de l’entreprise. Il est crucial de mesurer les performances des experts de la route que vous avez embauchés pour s'assurer qu'ils font attention à leur consommation de carburant. Trop souvent, des initiatives significatives échouent après quelques mois parce que la direction cesse de les suivre.
Montrer que cet objectif est primordial pour l’entreprise renforce le sentiment d’appartenance des employés. Ils se sentent impliqués et perçoivent que leurs efforts font une différence. Cette reconnaissance est un puissant facteur de motivation et de rétention du personnel.
Développer un programme de reconnaissance
Dans la continuité de l'engagement, un programme de reconnaissance doit être mobilisateur pour les employés. Il est important de bien réfléchir à la manière dont vous souhaitez reconnaître leurs efforts. Un programme mal conçu peut créer une compétition malsaine et démotiver certains employés. La reconnaissance n’a pas forcément besoin d’être monétaire; elle doit correspondre aux valeurs et à la culture de votre entreprise.
Un programme qui ne récompense que les cinq premiers peut souvent créer un sentiment d’injustice. Nous vous recommandons plutôt un programme où une note de passage est reconnue, ce qui le rend accessible à tous les employés.
Une bonne idée est un programme basé sur le partage des économies réalisées. Les employés comprennent alors l’importance de leur contribution à l’atteinte de l’objectif et en bénéficient directement. Pour l’entreprise, ce type de programme est plus facile à mettre en place, car il repose sur des économies plutôt que sur un budget fixe. Si le programme repose sur une note de passage, plus les employés réussissent, plus les économies sont importantes, et plus la récompense est grande. Cela encourage un esprit d’équipe plutôt qu’une compétition.
Déterminer les critères et la manière de mesurer
Avec la télématique, il est désormais possible de recueillir les données nécessaires pour bien suivre les habitudes de conduite. Des capteurs peuvent détecter les accélérations brusques, les données du moteur permettent de lire la vitesse du véhicule, le ralenti, et bien d’autres mesures selon les besoins. Ne commencez pas avec trop de règles; choisissez celles qui sont les plus critiques selon votre étude.
Assurez-vous que les critères utilisés sont ceux sur lesquels le chauffeur a un contrôle direct. Il est fortement déconseillé d’utiliser la consommation aux 100 km comme mesure, car le conducteur ne contrôle pas la température, le poids du chargement, la route, le trafic, les temps d’attente, etc. En revanche, il peut contrôler les accélérations, la vitesse, le ralenti, les freinages brusques, etc. Il est également important de prendre en compte que certaines situations sur la route échappent au contrôle du chauffeur, c’est pourquoi nous recommandons une période d’évaluation suffisamment longue pour que ces événements soient dilués dans un kilométrage plus élevé, minimisant ainsi leur impact.
Chez AttriX, nous utilisons le module “Challenge Chauffeur”. Il nous permet de sélectionner les règles selon les critères établis et de leur attribuer un poids différent en fonction de l’importance de la mesure. Les conducteurs sont classés selon leur score et peuvent consulter leur bulletin via leur application.
Encourager les bons comportements
Dès le départ, nous avons évoqué le risque que les conducteurs se sentent surveillés, ce qui peut être un obstacle majeur dans ce type d’initiative. Le but est de mobiliser les employés, pas de les décourager. Utiliser le programme pour réprimander les mauvaises habitudes est fortement déconseillé, car cela ne génère que frustration, déconnexions d'appareils, griefs et mécontentement.
Encourager les bons comportements en les reconnaissant est une pratique beaucoup plus efficace. Vous pouvez également utiliser la télématique pour du coaching personnalisé, c’est un outil très performant. La télématique permet d'identifier les éléments à améliorer, mais toujours dans l'optique d'aider le conducteur à progresser, pas de mettre fin à son emploi. La rétention du personnel est cruciale dans une industrie où la main-d'œuvre se fait rare.
Maintenir la rigueur
C’est un objectif d’entreprise, donc c’est important, même quand tout va bien. Il est courant de relâcher les efforts trop rapidement. Une fois le plateau atteint, il est facile de maintenir l’élan pendant quelques semaines, puis de cesser d’en parler. Mais si votre patron vous demande un rapport chaque semaine et qu’après 5 ou 6 mois, il arrête de vous le demander, soyez honnête, vous cesserez probablement de le produire, et votre patron ne manquera pas de vous le faire remarquer lors de votre évaluation.
Si vous voulez que cette initiative soit mobilisante, il est essentiel de respecter votre engagement. Si vous avez annoncé que cette démarche était primordiale pour le succès de votre entreprise, il faut que cela soit cohérent.
En résumé
Les avantages d’une démarche pour la gestion des habitudes de conduite sont nombreux. La réduction des émissions de gaz à effet de serre et des coûts de carburant sont les plus évidents. En y réfléchissant davantage, d’autres bénéfices apparaissent. Un programme de reconnaissance bien conçu améliore le sentiment d’appartenance des employés, qui se sentent valorisés et reconnus par l’entreprise. C’est aussi un atout sur le marché du travail. Les sondages montrent que le manque de reconnaissance est souvent la principale raison de départ des employés. La reconnaissance est un concept vaste qui ne se limite pas à une tape dans le dos ou à un bonus. Reconnaître l’expertise de vos employés et leur contribution au succès de l’entreprise est extrêmement apprécié.
La transition énergétique imminente apportera son lot de contraintes. Les bonnes habitudes de conduite seront essentielles pour assurer la rentabilité des nouvelles technologies. Avec l’autonomie limitée des véhicules électriques, les conducteurs éco-énergétiques deviendront incontournables.
Profitez des technologies actuelles pour créer un programme mobilisant qui favorisera le succès et la prospérité de votre entreprise.
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