L'industrie du transport routier bénéficie aujourd'hui de divers programmes de subventions pour
la réalisation d'analyses énergétiques des parcs de véhicules lourds. Ces initiatives offrent une
opportunité exceptionnelle pour les entreprises de faire un point sur leurs opérations et de
prendre des décisions éclairées pour l'avenir. Comme j'aime souvent le dire : « Il faut décoller le
nez de l’arbre pour voir la forêt. »
L'intégration de nouvelles technologies et de nouveaux types de propulsion bouleverse le
marché et introduit de nouvelles contraintes qu'il est crucial de prendre en compte pour
construire l'avenir. L'analyse minutieuse des données opérationnelles s'avère être un exercice
extrêmement révélateur. Par exemple, lorsque nous présentons le temps passé au ralenti, qui
peut parfois représenter plusieurs centaines de jours pour une flotte de transport, les réactions
sont souvent vives et surprenantes.
Cependant, ce processus d'analyse n'est pas une nouveauté. Beaucoup ont déjà entrepris cet
exercice laborieux dans le passé, en accumulant minutieusement chaque facture, chaque
kilomètre parcouru, etc. Malheureusement, l'impression laissée est souvent que cet effort n'a
servi à rien, ayant engendré des dépenses de temps et d'argent sans résultats tangibles. J'ai
souvent entendu des opérateurs dire que ces analyses étaient des demandes du marketing et
que finalement, elles finissent oubliées dans un tiroir.
L’étape qui manque souvent dans ces démarches, c'est le contrôle. Ce mot, qui peut effrayer,
ne signifie pas contrôler les gens, mais bien les opérations. Il s'agit de s'assurer que les
changements apportent les économies attendues. Si une analyse des opérations prend six mois
pour déterminer des recommandations, il est improbable que l'exercice soit répété l'année
suivante pour vérifier les progrès. Il est temps de démystifier ces perceptions et d'embrasser la
technologie pour prendre véritablement le contrôle de ses opérations et obtenir les résultats
escomptés.
En amélioration continue, nous parlons souvent de la démarche DMAAC : définir, mesurer,
analyser, améliorer, contrôler. Lorsqu’on réalise une analyse énergétique, on peut considérer
que les trois premières étapes sont accomplies. Nous avons défini l’objectif, mesuré les
opérations et analysé les données. Suite à cette analyse, des recommandations sont émises, et
c'est à ce moment que la phase d'amélioration commence. On implante les recommandations et
on poursuit les opérations. Cependant, après un an, on regarde le budget global de litres de
carburant consommé et on constate que les 25 % d'économies annoncés pour l'installation de
systèmes de chauffage auxiliaire ne sont pas atteints. Le projet, bien que coûteux, n'apporte
pas les résultats escomptés, ce qui est frustrant et démoralisant, surtout pour ceux qui ont
investi du temps et des ressources dans la démarche.
La mise en place d'indicateurs de suivi est essentielle pour la réussite de ce type de projet. La
télématique offre un accès en temps réel aux données opérationnelles. En la combinant avec
une bonne plateforme d'analyse en intelligence d'affaires, il devient facile de suivre en temps
réel les économies réalisées et d'ajuster les actions en conséquence. L'analyse n'est qu'une
infime partie du projet lorsqu'on parle de réduire son empreinte énergétique ; la mise en place
d'une structure de suivi est la clé du succès.
En conclusion, il est impératif pour l'industrie du transport routier de ne pas sous-estimer
l'importance des étapes qui suivent l'analyse énergétique. Seul un contrôle rigoureux et un suivi
continu permettent d’assurer que les changements apportés produisent les économies et les
bénéfices environnementaux attendus. Embrasser ces pratiques conduit non seulement à une
meilleure performance énergétique, mais aussi à une réduction significative des coûts
opérationnels et des émissions de gaz à effet de serre.
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