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ACT Expo 2025 s'est déroulé dans un contexte particulier : d'un côté, une croissance record de l'événement avec plus de 12 000 participants et 500 exposants; de l'autre, un paysage réglementaire en pleine mutation. C'est dans cette conjoncture que Jennifer Rumsey, Présidente et PDG de Cummins, a pris la parole lors de la session d'ouverture.
"Nous sommes dans une situation très différente de celle d'il y a un an," a-t-elle souligné, faisant référence aux changements politiques récents. "Nous avons toujours su que la transition énergétique serait dynamique. Et il est clair maintenant qu'elle sera encore plus dynamique, plus incertaine, plus divergente que nous ne l'avions jamais imaginé."
Face à cette incertitude, Rumsey a présenté une vision structurée autour de trois piliers fondamentaux pour maintenir le cap de la décarbonisation tout en tenant compte des réalités économiques et opérationnelles des flottes commerciales.
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Les vents politiques ont radicalement changé depuis l'ACT Expo 2024. Rumsey n'a pas hésité à reconnaître la nouvelle réalité : "Il y a des propositions pour reconsidérer et réévaluer les réglementations de l'EPA. L'incertitude naturelle réside dans la forme que prendra ce processus. Les incitatifs pour les véhicules électriques à batterie offerts par l'Inflation Reduction Act, utilisés pour stimuler l'adoption, sont de retour à la table des négociations. Et les tarifs sont utilisés comme politiques commerciales et impactent également nos entreprises."
Mais plutôt que de reculer, le message de Rumsey a renforcé ce qu'Erik Neandross avait établi lors de la journée d'ouverture—que l'industrie est passée "au-delà du point de non-retour." Les preuves étaient tout autour de nous : plus de 500 exposants (une augmentation de 40% d'une année sur l'autre), des annonces d'investissements massifs, et des récits de déploiements réels qui ne pouvaient être ignorés.
"Malgré cela," a noté Rumsey avec une conviction tranquille, "nous avons prouvé notre résilience dans notre rôle essentiel dans le commerce américain et tenu notre promesse de livrer et transporter de manière responsable des millions de biens chaque jour. Je crois que c'est le moment pour nous de nous unir pour faire avancer l'industrie."
Ses paroles ont profondément résonné avec moi et les collègues de l'industrie québécoise présents. En tant que fournisseurs de solutions télématiques qui ont aidé des centaines de flottes basées au Québec, dont Nationex et First Student, à naviguer avec succès dans leur parcours d'électrification, nous avons longtemps préconisé cette approche pragmatique auprès des décideurs politiques et des leaders de l'industrie. La vision axée sur les données que j'ai défendue à travers AttriX a constamment démontré comment la diversité technologique peut transformer l'incertitude politique en avantage opérationnel.
Ce qui a rendu l'allocution de Rumsey particulièrement précieuse pour les opérateurs de flottes canadiennes et les décideurs politiques était son articulation de trois piliers essentiels pour un progrès continu—un cadre qui s'aligne parfaitement avec l'approche collaborative du Québec en matière de décarbonisation des transports.
"Nous devons établir des objectifs clairs et ambitieux, mais aussi réalisables, qui stimulent l'innovation et permettent aux meilleures technologies de se concurrencer," a souligné Rumsey, son expérience en ingénierie évidente dans son articulation précise. "Les réglementations qui forcent l'adoption de certaines technologies peuvent exclure certaines des meilleures solutions et pourraient également négliger des améliorations significatives dans les technologies actuelles."
Cette philosophie résonne profondément avec l'écosystème de transport du Québec, où AttriX s'est associé à des entités comme Propulsion Québec pour soutenir diverses technologies de flotte. Groupe Robert illustre parfaitement cette approche—en mettant en œuvre une stratégie multi-énergie qui optimise chaque technologie pour des contextes opérationnels spécifiques. Ils déploient des tracteurs de cour électriques pour les opérations terminales, des camions électriques pour le transport entre centres, et du gaz naturel renouvelable (GNR) et du gaz naturel comprimé (GNC) pour les applications régionales et de longue distance. Simultanément, ils améliorent l'efficacité de leur flotte diesel traditionnelle grâce aux programmes de formation à l'éco-conduite d'AttriX, à l'optimisation des itinéraires basée sur l'IA, et à la télématique embarquée avancée—prouvant que le chemin vers la durabilité embrasse la diversité technologique plutôt que d'imposer une solution unique.
"Nous ne voulons pas que le parfait soit l'ennemi du bien," a poursuivi Rumsey, faisant écho à un sentiment familier à ceux qui ont été pionniers dans l'approche pragmatique du Québec en matière d'innovation dans les transports. "De nombreuses solutions énergétiques et sources de carburant alternatives seront présentes pendant longtemps, y compris le diesel avancé, le biodiesel, le diesel renouvelable, le gaz naturel et les moteurs à hydrogène, ainsi que les solutions à batterie électrique, à pile à combustible et hybrides, car aucune solution unique ne répondra à tous nos objectifs plus larges."
Le deuxième pilier du cadre de Rumsey devrait inciter les décideurs politiques québécois et fédéraux à reconsidérer leur façon de comptabiliser les émissions—en allant au-delà des mesures d'échappement étroites pour adopter une analyse complète du cycle de vie. Un tel changement ne reconnaîtrait pas seulement les avantages hydroélectriques abondants du Québec pour les véhicules électriques à batterie, mais valoriserait également les contributions environnementales significatives du gaz naturel renouvelable (GNR). Les innovateurs énergétiques québécois comme Énergir, EBI et Harnois créent des emplois tout en développant une infrastructure de GNR qui offre un double avantage environnemental : réduire les émissions des transports tout en capturant le méthane des déchets qui contribuerait autrement au changement climatique. Sans comptabilisation du cycle de vie, ces gains environnementaux synergiques restent sous-évalués dans les cadres politiques, limitant potentiellement une voie puissante vers la décarbonisation.
"Nous devons considérer les émissions du cycle de vie d'un carburant ou d'une source d'énergie lorsque nous prenons des décisions concernant la réduction des émissions et les normes nationales," a-t-elle affirmé avec conviction. "En d'autres termes, nous ne devrions pas seulement penser aux émissions d'échappement. Nous devons considérer un cycle de vie complet, incluant la production du carburant, le transport et la distribution."
Au-delà des émissions d'échappement, cette analyse du cycle de vie révèle des perspectives critiques pour divers scénarios opérationnels. Le GNR, par exemple, se révèle non seulement comme une solution éprouvée pour les flottes professionnelles, de construction et d'enlèvement des déchets, mais également comme une option viable pour le transport longue distance—des applications où la technologie des batteries électriques fait actuellement face à des limitations d'autonomie et où l'hydrogène manque d'infrastructure suffisante. En revanche, le gaz naturel comprimé (GNC) et le GNR bénéficient de réseaux d'infrastructure établis à travers les États-Unis et le Canada, soutenus par des technologies éprouvées comme le moteur X15N de Cummins—une plateforme déjà familière aux flottes habituées à son homologue diesel traditionnel.
Rumsey a souligné l'approche exemplaire de PepsiCo : "Ils évaluent activement l'intensité carbone de chaque source d'énergie, expérimentent une gamme de solutions comprenant des solutions électriques à batterie, des biocarburants et des solutions de gaz naturel, et s'associent avec des détaillants clés pour augmenter la disponibilité des carburants et de l'énergie."
Cette mentalité multi-énergie reflète le travail d'AttriX avec les flottes québécoises, où nos solutions télématiques capturent des données de performance des véhicules à travers divers types de carburants—de l'électrique au gaz naturel renouvelable—permettant des comparaisons en conditions réelles qui informent à la fois les opérations et les politiques.
Le troisième pilier de Rumsey a mis l'accent sur l'incrémentalisme pragmatique—continuer à améliorer les technologies conventionnelles et émergentes plutôt que d'attendre des solutions parfaites.
"Nous devons continuer à apporter des améliorations innovantes à nos offres technologiques qui réduisent à la fois les gaz à effet de serre et améliorent l'efficacité énergétique," a-t-elle expliqué, "permettant à nos clients de trouver les solutions les plus efficaces et rentables pour leurs besoins commerciaux et d'application."
Cette philosophie était évidente dans l'annonce par Cummins de leur nouveau moteur X-15, qui améliorera l'économie de carburant de 4% par rapport à leurs produits de 2024 tout en réduisant significativement les émissions. C'est la même approche qui a permis à AttriX, grâce à son partenariat avec Geotab, d'aider les flottes québécoises à réaliser des améliorations d'efficacité substantielles quel que soit le type de propulsion. Alors que Nationex a poursuivi une stratégie entièrement électrique pour son projet de corridor, Groupe Robert—la première flotte en Amérique du Nord à déployer le moteur à gaz naturel X15N de Cummins—démontre comment la diversité technologique favorise le progrès. Leur engagement à étendre l'adoption du X15N tout en optimisant simultanément leurs opérations diesel et électriques illustre comment la gestion de flotte axée sur les données peut faire progresser les objectifs environnementaux à travers de multiples voies.
Ce qui est devenu clair tout au long de l'allocution de Rumsey, c'est que les données—et l'intelligence qui en dérive—seront l'outil de navigation essentiel pour les flottes qui gèrent cette transition complexe.
"Cela offre également des gains d'efficacité puissants supplémentaires grâce à une optimisation puissante, une connectivité de pointe et des capacités de données qui permettent aux gestionnaires de flotte d'avoir une visibilité complète sur la santé des véhicules, l'utilisation du carburant et les besoins de maintenance, et de prendre des décisions basées sur les données qui réduisent les coûts," a noté Rumsey.
Cette emphase sur la validation par les données s'aligne parfaitement avec l'expérience d'AttriX au Québec, où notre plateforme télématique a été instrumentale dans le projet de corridor électrique Nationex. En collectant et en anonymisant les données de performance via des tableaux de bord publics, nous avons aidé à démystifier l'autonomie, les coûts et la fiabilité des véhicules électriques pour les flottes à travers la province.
Pour ceux d'entre nous qui soutiennent le leadership du Québec en matière de transport, l'accent mis par Rumsey sur les multiples voies a validé ce que nous avons déjà constaté : le succès vient de l'association de la bonne technologie à la bonne application, alimentée par des systèmes de données intelligents.
Alors que Rumsey concluait, elle est revenue à l'élément humain qui anime cette transition complexe : "Mon espoir est que nous puissions être incontestablement certains d'une chose, notre engagement commun à continuer de propulser un monde plus prospère, à avancer ensemble parce que personne ne peut le faire seul."
Cet engagement envers la collaboration fait écho à l'approche consortiale du Québec en matière d'innovation dans les transports, où AttriX travaille aux côtés de partenaires comme Propulsion Québec, CargoM, l'Association du Camionnage du Québec (ACQ), et des opérateurs de flottes avant-gardistes pour créer des solutions pratiques et évolutives. Des transporteurs de premier plan comme Groupe Robert, Transport Bourassa, Transport Simard, GLS, Nationex et de nombreux autres démontrent comment cet écosystème collaboratif accélère l'innovation tout en partageant à la fois les risques et les récompenses.
Le message de l'ACT Expo 2025 est clair : malgré l'incertitude réglementaire, l'industrie du transport reste inébranlablement engagée dans la décarbonisation—non pas à cause des mandats, mais parce que l'analyse de rentabilité, les demandes des clients et l'élan technologique ont créé un progrès irrésistible.
Alors que nous continuons à soutenir les flottes québécoises dans ce parcours, AttriX reste engagé à fournir l'intelligence de données qui transforme les objectifs politiques en réalité opérationnelle—prouvant qu'avec la bonne approche, durabilité et rentabilité peuvent avancer ensemble, indépendamment des vents politiques contraires.
À Propos du conférencier: Jennifer Rumsey est Présidente et Directrice Générale de Cummins Inc., un leader mondial en technologie de l'énergie. Ingénieure mécanique formée à Purdue et au MIT, Rumsey supervise l'orientation stratégique et les opérations mondiales de cette entreprise centenaire basée dans l'Indiana, qui compte plus de 75 000 employés à travers le monde. Avec 25 ans chez Cummins—incluant des rôles comme Directrice Technique avant de passer au leadership exécutif—Rumsey apporte une perspective d'ingénierie unique au portefeuille diversifié de solutions énergétiques de l'entreprise comprenant des groupes motopropulseurs diesel avancés, au gaz naturel, électriques et hybrides, des batteries, des piles à combustible et des technologies de production d'hydrogène.
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Article rédigé par Anthony Mainville, PDG et Fondateur d'AttriX Technologies
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